Mais ça fait quoi exactement un contrôleur aérien ? (màj)

«Vous poinçonnez les billets dans les avions ?» Non, pas tout à fait… Le métier de contrôleur aérien souvent plus connu sous son appellation d’aiguilleur du ciel consiste à assurer la sécurité des avions dans les airs ou au sol. Nous allons développer un peu…

Contrôleur Aérien ou Aiguilleur du Ciel ?

Pour bien comprendre le travail d’un contrôleur aérien, le mieux reste de revenir à l’expression « aiguilleur du ciel » qui a le mérite, à défaut d’être correcte, de donner quelques repères concrets.

Ainsi, les avions volent d’un aéroport (comparable aux gares) à un autre en suivant des routes aériennes (facilement assimilables aux voies ferrées). Si les choses étaient simples, les avions voleraient directement mais un certain nombre de contraintes existent: zones militaires, nécessité d’ordonner les avions qui arrivent sur un aéroport, régions montagneuses, etc… En prenant en compte ces contraintes, un réseau de route a été défini.

Donc, à l’image du chemin de fer, pour relier deux gares, des cheminements ont été créés: ces cheminements empruntent des routes à sens uniques, à double sens, etc. Des cheminements alternatifs ont été envisagés pour les journées de fort trafic (comme lors des grands départs en vacances).

Et après ? Le cœur du métier…

Le contrôleur aérien s’assure qu’aucun avion ne va en percuter un autre au sol comme en l’air.

Au sol, il va guider les avions sur des routes qui ressemblent à celles pour les voitures. Des itinéraires permettent aux avions qui arrivent de croiser ceux qui partent. Une fois en l’air, les choses se compliquent notablement car s’il était possible, au sol, d’arrêter un avion pour en laisser passer un autre, ce n’est alors plus le cas. Pour éviter une collision le contrôleur va adapter la route de l’avion pour lui faire éviter un autre avion. Il va en fait l’aiguiller vers une voie sure. A l’inverse du rail, il est tout a fait possible d’étager les avions: deux appareils peuvent se retrouver à la verticale d’un point géographique en même temps à partir du moment où il existe une distance verticale minimale entre eux. Cette distance en Europe est de l’ordre de 1000 ft soit environ 300m.

Il existe aussi des cas où il n’est pas possible de changer de route deux avions qui risquent de rentrer en collision. Dans ce cas le contrôleur aérien va « sortir » de sa route un avion pour l’écarter en lui donnant un cap radar.

Et, donc, pour résumer…

Le contrôleur aérien assure la sécurité des avions au sol comme en l’air en fournissant une route sure aux avions. Si nécessaire il peut altérer temporairement cette route pour maintenir un niveau sécurité suffisant [1]. Il fournit aussi des informations nécessaires à la bonne exécution des vols (informations météorologiques sur un terrain par exemple)[2]. Il avertit les secours [3] s’il présume que la sécurité d’un avion est menacée : par exemple, si un avion qu’il contrôlait ne répond plus à la radio et a disparu de son radar.

Un exemple concret [màj 25/09/2016]

carte du secteur M avec les différents flux et le point de conflit DIVKO

Le secteur M concentre des flux essentiellement Nord-Sud alimentés depuis plusieurs points (flèches rouges et points rouges en entrée). Le point de conflit principal est DIVKO.

Voici un exemple de situation de contrôle aérien nécessitant de croiser des avions… Le contrôleur aérien doit gérer différents flux de trafic qui converge sur un point appelé DIVKO. Vous pourrez avoir un aperçu de la configuration géographique via la carte ad hoc. A côté, vous trouverez une situation de contrôle illustrant une résolution de multiples conflits au niveau 370. Cette situation utilisée pour illustrer le principe de conflit s’avère loin d’être complexe au regard de ce qu’il est possible de rencontrer sur ce secteur…

Croisement du contrôle aérien sur le point DIVKO

Le coeur de métier du contrôleur aérien reste de croiser des avions. Dans le cas suivant, il s’agit de croisements dans le secteur M sur le point DIVKO. Les avions en orange sont ceux qui doivent s’éviter…

  1. [1]Cet aspect là du métier est appelé « service du contrôle » et correspond au coeur de métier du contrôleur aérien
  2. [2]Connu sous le nom de « service d’information de vol », cette partie du métier reste un complément au service du contrôle. Réglementairement parlant, il est considéré comme non prioritaire sur le service précédant. Il existe des organismes spécialisés qui ne fournissent que des informations.
  3. [3]Cette composante connue sous le nom de « service d’alerte » revêt une importance particulière car il peut être question de vie ou de mort. Si de nombreux avions peuvent perdre un contact radio voire un contact radar, il est nécessaire de faire une différence entre l’éventualité d’un crash et celui d’un problème technique. Le contrôleur aérien est assisté dans cette tâche par l’ensemble de la chaîne des secours qui inclue les gendarmes, les militaires, etc.

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