Dans la trousse à outil des contrôleurs aériens, nous trouvons les procédures entre autres. Dans ces procédures, il existe les CDA pour Continuous Descent Approach. Derrière cet acronyme se cache quelque chose de finalement très simple : une descente sans pallier. Rentrons dans les détails.
La procédure à « l’ancienne »
La plupart des procédures d’approches se résument à finalement peu de choses:
- une trajectoire sol,
- des altitudes associées,
- des restrictions de vitesse,
- des minima.
Le problème de ces procédures réside dans le fait que ces procédures sont rarement optimisées par rapport à une utilisation avion. Elles privilégient souvent la gestion du trafic (préparation de régulation radar sur des gros terrains par exemple) et, par exemple, amènent les avions très bas, très tôt et à une vitesse souvent inférieure aux souhaits de la compagnie ou du pilote.
Ces constatations amènent à remettre en cause ce type de procédure dès lors que les prix du pétrole s’envolent ou que l’écologie devient le maître mot dans notre société.
La solution ? La CDA ?
La CDA supprime la quasi intégralité des contraintes précédentes. La philosophie de la trajectoire consiste à permettre au pilote de descendre à une vitesse optimale tout en évitant des paliers.
La vitesse optimale permet d’économiser le pétrole or cette vitesse dépend du type d’appareil (voire de la motorisation équipant un type) ce qui entraîne des points de début de descente [1] différents. A comparer à une procédure qui va imposer un point de descente quelque soit le type d’appareil.
Les paliers sont problématiques car ils entraînent une surconsommation de carburant. En effet, lors d’une descente à la vitesse optimale, le moindre palier amène le pilote à remettre des gaz pour pouvoir le maintenir et donc à consommer du carburant. Eviter des paliers permet donc de réelles économies de carburant.
La panacée ? Certainement pas
La CDA ne constitue pas la panacée. Pourquoi ? Parce qu’elle présente pas mal d’inconvénients:
- des points de descente potentiellement très différents selon les types d’appareil,
- des vitesses optimales très hétérogènes selon les avions ce qui impose au contrôle une anticipation encore supérieure à celle nécessaire avec des procédures plus classiques,
- une marge d’erreur limitée pour les pilotes (une descente trop rapide obligera à remettre un peu de gaz et limitera le gain par exemple),
- une incompatibilité manifeste avec la notion de régulation radar utilisée sur la plupart des gros terrains français…
Vous comprendrez que, finalement, ces procédures offrent un réel plus sur des terrains avec un trafic relativement faible là où les arrivées simultanées seront rares. A l’inverse, les gros terrains semblent ne pas pouvoir adopter de telles procédures lors de grosses séquences d’arrivée.
Les gains étant réels (pétrole, potentiel moteur, rejets moindres, nuisances sonores réduites, etc.), il ne faudrait surtout pas s’interdire d’étudier plus avant des solutions technologiques qui pourraient permettre d’utiliser les CDA sur des grosses séquences mais la mise en application immédiate semble, pour l’instant limitée.
- [1]Connus dans le jargon aéro sous le nom de TOD pour Top Of Descent.↩