Phraséologie, jargon et alphabet international

« Fox Fox Alpha, autorisé atterrissage piste 28, vents 270 degrés pour 12 noeuds. » Ce pourrait être un message sur un terrain quelque part en France. En fait nous n’allons pas nous limiter à la phraséologie: nous allons aussi nous intéresser au « jargon » aéronautique.

L’alphabet international

L’alphabet international n’est pas spécifique à l’aéronautique. Il a été défini de façon à pouvoir épeler sans ambiguïté possible des mots ou expressions via des moyens radios. Il possède un avantage incontestable par rapport au morse: il est facilement compréhensible par tous.

AAlphaNNovember
BBravoOOscar
CCharliePPapa
DDeltaQQuébec
EEchoRRoméo
FFoxtrotSSierra
GGolfTTango
HHotelUUniform
IIndiaVVictor
JJulietWWhisky
KKiloXX-Ray
LLimaYYankee
MMikeZZulu

En consultant le tableau, vous constaterez que la prononciation de chaque « mot » correspondant à une lettre ne laisse pas de place à la confusion.
Côté variante, on constate souvent le raccourcissement de Foxtrot en Fox. Il n’est pas rare non plus d’utiliser, en français, le terme Novembre plutôt que November.

La lettre P est la plus connue
L’alphabet international reste la base de la phraséologie.

La phraséologie et le jargon

L’alphabet n’est pas le seul élément à faire l’objet d’une codification. Des règles d’épellation des chiffres ont été définies mais aussi des « phrases types ». De manière plus générale, ce langage normalisé est appelé « phraséologie »

Au delà de cette phraséologie, un véritable jargon aéronautique s’est développé sur la base de néologismes, d’acronymes ou encore d’anglicismes…

Ces termes spécialisés du domaine aéronautique ont contribué au mythe de l’aviation. Comment qualifier cet alphabet si ce n’est de célébrissime ? Mais, cela ne doit pas constituer une barrière infranchissable pour les non-initiés. En effet, derrière l’apparente complexité des mots se cache un monde où l’erreur n’a pas sa place et qui a donc développé des outils simples et fiables afin d’assurer une compréhension parfaite entre les différents intervenants.

Bref si vous rencontrez des pilotes ou des contrôleurs qui commencent à parler « aéro », plutôt qu’acquiescer sans comprendre, n’hésitez pas à poser des questions… Vous verrez, vous vous y ferez vite…

Quelques exemples aéronautiques de jargon ou de phraséologie

dES acronymes:

  • O.A.C.I. – Organisation de l’Aviation Civile Internationale (en Anglais I.C.A.O. pour International Civil Aviation Organisation). Cette organisation, fondée lors de la convention de Chicago regroupe un grand nombre d’états qui cherchent à harmoniser les pratiques concernant l’aviation civile.
  • D.G.A.C. – Direction Générale de l’Aviation Civile. L’émanation du Ministère des transports en charge de l’aviation civile et des domaines associés.
  • P.P.L. – Nouvelle dénomination du brevet de pilote privé. Son ancienne formule s’appelait T.T.
  • U.L.M. – Ultra Léger Motorisé. Il s’agit d’une catégorie très légère d’appareils dont les caractéristiques (puissances, poids) sont limités en échange d’une réglementation moins exigente en matière de certification, de licence.

DES Exemples tirés de la phraséologie:

  • « Autorisé » – Terme utilisé exclusivement, en France, pour le décollage ou l’atterrissage. Pour « autoriser » autre chose, on utilisera plutot « approuvé »
  • « Montez », « Descendez » – Expressions sans équivoque utilisées pour intimer l’ordre de changer d’altitude
  • « TALAR, secteur d’attente » – Expression indiquant au pilote qu’il doit se mettre en attente, suivant une procédure publiée, en arrivant sur le point TALAR (en l’occurrence l’un des trois points d’attente de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry).

Exemples tirés du jargon aéronautique:

  • Double – A l’image de la voiture, l’apprentissage initial se fait avec l’aide d’un instructeur grâce à des doubles commandes d’où ce terme. La grande différence en aéronautique, c’est que le pilote, même breveté sera amené à piloter en « double » de temps en temps.
  • Solo – Le pilote, non breveté, volant seul fait un vol en solo. Il s’agit d’une grosse différence avec l’apprentissage de la conduite puisque la formation au pilotage inclut cet aspect vol seul aux commandes.
  • Mania – Aspect du vol consistant à maitriser l’avion: changements d’attitudes, virages, décrochages…
  • Local – Vol à proximité du terrain qui limite les besoins en terme de préparation du vol, les environs du terrain étant souvent connus.
  • Nav – A l’inverse du vol local, il s’agit d’un voyage (d’un point à un autre) ou d’une grande boucle qui nécessite un travail préparatoire à l’aide de cartes, de données aéronautiques diverses (météo, etc)…
  • Décrochage – Un avion a besoin d’un minimum de vitesse pour voler. Le décrochage consiste à réduire la vitesse de l’avion en dessous de cette vitesse seuil de manière volontaire ou non. Le décrochage se traduit par un mouvement brutal de piqué.
  • Clairance – Version francisée du terme anglais « Clearance ». Il s’agit du nom donné à toute instruction délivrée par un contrôleur à un pilote (monter, descendre, tourner, etc…).