Les grèves liées au mouvement social contre la réforme des retraites impactent régulièrement le contrôle aérien en ce moment. Sans rentrer dans les polémiques sur la légitimité du mouvement, sur son suivi ou non, sur les chiffres des mobilisations communiqués ou non, penchons nous sur quelques points…
Grève implique le service minimum
Une des constantes lors de ces mouvements relayés par des syndicats internes reste la mise en place du service minimum. Ce service minimum garantit l’écoulement d’une partie du trafic en suspendant le droit de grève d’une partie des personnels (En savoir plus).
Rappelons que le service minimum ne s’applique pas partout en France. Pour être précis, il s’applique aux 5 centres de contrôle en route:
- LFBB : Bordeaux ACC (Mérignac)
- LFEE : Reims ACC
- LFFF : Paris ACC (Athis-Mons)
- LFMM : Marseille ACC (Aix-en-Provence)
- LFRR : Brest ACC (Loperhet)
Mais également aux aéroports suivants:
- LFPG Roissy Charles de Gaulle
- LFPO Orly
- LFSB Bâle Mulhouse Fribourg
- LFST Strasbourg
- LFLL Lyon Saint Exupéry
- LFLC Clermont Ferrand Auvergne
- LFMN Nice Côte d’Azur
- LFML Marseille Provence
- LFKB Bastia Poretta
- LFKJ Ajaccio Napoléon Bonaparte
- LFBD Bordeaux Mérignac
- LFBI Poitiers Biard
- LFBL Limoges Bellegarde
- LFBO Toulouse Blagnac
- LFRG Deauville Normandie
- LFRS Nantes Atlantique
Il faut noter que les terrains militaires qui accueillent des vols civils comme, par exemple, Toulon Hyères (LFTH) ne sont pas concernés par ces grèves, les militaires ne disposant pas de ce droit.
Grève ? Quelles conséquences ?
Si le terrain de départ ou de destination voire les deux figurent dans les terrains soumis à service minimum (ou s’il s’agit d’un terrain militaire), cela augmente les chances de voir le vol assuré. Cela ne signifie pas que le vol n’aura pas de retard…
Si l’un des terrains concernés (arrivée et/ou départ) ne figure pas dans cette liste, le service du contrôle aérien ne sera alors rendu qu’en fonction de la présence ou non de personnel et donc sans garantie aucune. Dans ce cas, le vol peut être annulé ou simplement retardé mais sans grande lisibilité c’est à dire que l’évolution est tout aussi imprévisible que la présence/absence de contrôleurs aériens.
Comment sont évalués les conséquences éventuelles d’une grève ?
La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) qui gère le contrôle aérien en France évalue le risque et décide ou non de mettre le service minimum. Elle donne également des orientations pour réduire le trafic en appelant à un abattement des vols. Selon la situation sociale, elle peut éventuellement mettre en garde sur des destinations qui pourraient être plus perturbées que d’autres. Les compagnies adaptent ou non leurs programmes à ces préconisations et cela explique pourquoi la compagnie aérienne reste l’interlocuteur du passager pour savoir si son vol est annulé, maintenu, retardé.
Où obtenir des informations ?
Comme indiqué plus haut, la première source d’information reste la compagnie aérienne pour le passager. Seule cette dernière décide, en effet, des modifications de son programme.
La Direction des Services de la Navigation Aérienne (DSNA), entité de la DGAC en charge du service du contrôle communique ses prévisions et l’impact de la grève sur le fonctionnement des organismes par le biais d’une page internet dédiée.
Network Manager (NM), une émanation d’Eurocontrol, communique aussi de son côté via un portail dédié: le NOP Portal disponible à cette adresse. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter cet article : NOP, le Bison Futé des airs.
Au final…
La gestion de grève s’avère souvent compliquée et les solutions restent empiriques. De par son fonctionnement, le service minimum induit des perturbations en début de journée même si le mouvement est peu suivi ce qui a des conséquences sur toute la journée. Bref, a minima, cela engendre des retards mais cela peut aller jusqu’à entraîner de nombreuses annulations…